pastillemmRémanence

>> Du 19 au 30 mars, première résidence de création aux Abattoirs de Riom

Pour notre nouvelle création nous allons explorer l'idée de la trace: trace d'une vie, d'une civilisation, des nos pensées comme de nos actes, trace qui resurgit du passé, trace qui s'efface dans le present, trace à suivre vers un futur possible.

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Nous marchons : devant nous la poussière se lève,
Elle reçoit nos pas et les ensevelit ;
Mais l'espace nous suit sans rupture ni trêve :
Il sait quel long voyage un seul homme accomplit.

Hélas ! Prompte et mêlée, ou lente et solitaire,
Par chaque homme traînée aussi loin qu'il a pu,
La trace disparaît en un point de la terre,
Comme un fil embrouillé, subitement rompu.

Mais je crois que ce fil de nos vagabondages
Fuit par delà ce monde et n'est jamais cassé,
Et qu'il relie entre eux dans la nuit des vieux âges
D'innombrables soleils où nous avons passé.

Sully Prudhomme
Stances Et Poèmes

 

Rémanence : Propriété d’une sensation, notamment visuelle, de persister après la disparition du stimulus. »

Nos idées, nos pensées, nos souvenirs, nos émotions flottent en permanence autour de nous et remplissent l’espace mouvant de nos vies. Présences ténues, absences denses, elles sont là où nous sommes, elles marchent avec nous et laissent leur empreinte diaphane dans les traces de nos pas. Pour ce projet nous voulons nous interroger sur l’idée de la Trace.
Plusieurs chemins sont possibles et nous voulons essayer de les explorer tous.

Une spiritualité laïque ancrée dans une vision ré-enchantée de l’existence »

La trace de l’action, ce qui reste au delà du vivant.
Ce qui nous fait forcément  nous interroger sur la mort elle-même, sur l’idée de la mort, sur sa place dans le monde des vivants.
Nous explorons la mort du point de vue du vivant, du deuil et de l’acceptation de ce qui reste. Mais ne voulons pas oublier le côté spirituel et mystique de ce moment de passage.
Notre société actuelle a effacé les rites et se méfie des religions qui se contractent en des extrêmes dangereux, mais d’un autre coté est-il possible d’approcher la mort d’une manière exclusivement matérialiste ? Le besoin de l’individu de répondre à l’éternelle question : Qu’allons-nous devenir... après... ?  Ne peut pas être complètement refoulée ou niée et ne peut pas faire l’économie du rite.
De ce constat, nous avons envie en tant qu’artistes d’explorer l’idée de la trace comme support d’une spiritualité laïque ancrée dans une vision ré-enchantée de l’existence.
Sans faux optimisme mais au plus prés des émotions qui entourent un deuil, nous voulons explorer ce lien profond qui unit le monde des vivants et celui des morts. Et il nous semble que l’espace du théâtre, espace rituel qui relie (étymologie de religion) l’artiste et le spectateur pendant un moment suspendu est aussi ce lieu de passage où l’espace d’un temps sans temps, les morts et les vivants peuvent communiquer.
Le vide de la mort est ici rempli par la trace, elle même réceptacle de notre chagrin. La filiation, l’héritage, la mémoire autant de traces que nous allons explorer.


La mythologie, trace d’une civilisation

Faire dialoguer les différentes strates du temps.
Replonger dans les mythes les plus anciens et les faire résonner dans nos perceptions contemporaines.
S’interroger sur la trace laissée par les mythes, sur l’imaginaire individuel et collectif qu’ils ont nourrit depuis deux millénaires et sur la mémoire comme forgeuse de civilisation.

La trace de notre vie Psychique, le temps sculpté :


Faire se croiser les concepts de mouvement / trace laissée / signifiant.
A partir de quand le mouvement prend-il sens ? Quand devient-il signifiant ?
La trace répétée et accumulée devient route, direction, parcours repéré et reconnu. Il est le langage spatial de nos civilisation, une forme d’écriture : lire le paysage comme un parchemin…
Si chacun de nos mouvement et chacune de nos émotions laissait sa trace on verrait apparaitre le buisson touffu de notre « bulle vitale », Un homme de Vitruve au centre de sa sphère d’action.

 

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